Le 12 novembre 2025, l’Assemblée nationale a approuvé la création d’un nouveau congé de naissance dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Dans cet article, Fortify décrypte les enjeux et modalités de ce futur congé de naissance qui pourrait voir le jour en 2026, sous réserve de l’adoption définitive du texte.

Les enjeux du nouveau congé de naissance

Cette mesure s’inscrit dans le plan de « réarmement démographique » annoncé en 2024 par Emmanuel Macron. L’objectif est double :

Avec ce nouveau congé de naissance plus long et mieux indemnisé, le gouvernement espère lever les freins économiques qui dissuadent aujourd’hui de nombreux couples d’avoir un enfant.

Ce que prévoit le projet de loi sur le congé de naissance 2026

Le projet de loi validée par l’Assemblée Nationale envisage les modalités suivantes pour le futur congé de naissance :

  • Durée : jusqu’à 2 mois par parent, soit 4 mois par couple, en plus des congés maternité et paternité.
  • Modalités : Prise simultanée ou alternée.
  • Fractionnement possible en deux périodes d’un mois.
  • Obligation : au moins un mois par parent pour encourager le partage des responsabilités.

Indemnisation envisagée

L’indemnisation du congé de naissance serait dégressive :

  • 70 % du salaire net le premier mois.
  • 60 % le second mois

‼ Attention, ces taux restent à confirmer par décret, mais marqueraient une rupture avec le congé parental actuel (indemnisé à hauteur d’environ 400 € par mois).

Points de vigilance concernant le congé de naissance

Des modifications apportées par le Sénat sur le projet de loi

Le Sénat a approuvé la création d’un nouveau congé de naissance cependant certaines modalités ont été précisées :

  • Le congé pourrait être pris simultanément ou en alternance par les deux parents.
  • Il ne pourrait pas être fractionné : il doit être pris d’un seul tenant.
  • Ce congé s’ajouterait aux dispositifs existants, comme le congé parental, et s’étendra aux agents publics stagiaires.

Le dispositif peut encore évoluer si le texte passe par une commission mixte paritaire ou une nouvelle lecture.

Calendrier

Le calendrier a fait l’objet d’un vif débat. Le texte initial validée par l’Assemblée Nationale prévoyait que le dispositif débute avec les enfants nés ou adoptés à partir de juillet 2027. Les députés ont voté pour avancer la date au 1er janvier 2026. Les sénateurs l’ont finalement repoussé d’un an soit à compter de janvier 2027.

Financement du dispositif

Le coût du dispositif est estimé à 600 millions d’euros. Pour compenser cette dépense, le gouvernement prévoit de reporter la majoration des allocations familiales de 14 à 18 ans. Ce choix suscite des débats : certains y voient une mesure équilibrée, d’autres craignent un impact négatif sur les familles avec adolescents.

Critiques

Plusieurs élus et associations jugent la réforme « trop limitée ». Ils estiment qu’elle ne répond pas pleinement aux enjeux de conciliation vie professionnelle / vie familiale et réclament une refonte globale du congé parental, avec une meilleure flexibilité et une indemnisation plus longue.

Impact pour les employeurs et les RH

Si la réforme du futur congé de naissance est adoptée, elle impliquera :

  • Repenser les politiques internes de remplacement pour anticiper des absences courtes mais indemnisées.
  • Adapter vos outils SIRH & Paie pour intégrer ce nouveau motif d’absence.
  • Gérer les flux DSN et la subrogation si appliquée dans l’entreprise
  • Sensibiliser les managers à une nouvelle culture du partage parental.

Une transformation profonde du congé parental

La création de ce congé de naissance ne signifierait pas la fin du congé parental actuel qui reste en vigueur. Cependant, elle marque une profonde transformation, avec une ambition claire : permettre aux deux parents de vivre les premiers mois de leur enfant sans sacrifier leur carrière.

En résumé

Le congé de naissance pourrait représenter une avancée majeure pour les familles et les entreprises. Mais rien n’est encore acté : le texte doit être examiné par le Sénat et validé définitivement. Les acteurs RH ont tout intérêt à suivre de près les débats pour anticiper les impacts organisationnels.