Le 12 novembre 2025, l’Assemblée nationale a approuvé la création d’un nouveau congé de naissance dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
Dans cet article, Fortify décrypte les enjeux et modalités de ce futur congé de naissance qui pourrait voir le jour en 2026, sous réserve de l’adoption définitive du texte.
Les enjeux du nouveau congé de naissance
Cette mesure s’inscrit dans le plan de « réarmement démographique » annoncé en 2024 par Emmanuel Macron. L’objectif est double :
- Soutenir la natalité, en baisse constante depuis 2011.
- Favoriser l’égalité professionnelle entre les parents.
Avec ce nouveau congé de naissance plus long et mieux indemnisé, le gouvernement espère lever les freins économiques qui dissuadent aujourd’hui de nombreux couples d’avoir un enfant.
Ce que prévoit le projet de loi sur le congé de naissance 2026
Le projet de loi prévoit les modalités suivantes pour le futur congé de naissance :
- Durée : jusqu’à 2 mois par parent, soit 4 mois par couple, en plus des congés maternité et paternité.
- Modalités : Prise simultanée ou alternée.
- Fractionnement possible en deux périodes d’un mois.
- Obligation : au moins un mois par parent pour encourager le partage des responsabilités.
📝 A noter : Les députés n’ont pas achevé l’examen complet du projet, qui doit maintenant passer au Sénat avant une éventuelle promulgation.
Indemnisation envisagée
L’indemnisation du congé de naissance serait dégressive :
- 70 % du salaire net le premier mois.
- 60 % le second mois
‼ Attention, ces taux restent à confirmer par décret, mais marqueraient une rupture avec le congé parental actuel (indemnisé à hauteur d’environ 400 € par mois).
Points de vigilance
Financement
Le coût du dispositif est estimé à 600 millions d’euros. Pour compenser cette dépense, le gouvernement prévoit de reporter la majoration des allocations familiales de 14 à 18 ans. Ce choix suscite des débats : certains y voient une mesure équilibrée, d’autres craignent un impact négatif sur les familles avec adolescents.
Critiques
Plusieurs élus et associations jugent la réforme « trop limitée ». Ils estiment qu’elle ne répond pas pleinement aux enjeux de conciliation vie professionnelle / vie familiale et réclament une refonte globale du congé parental, avec une meilleure flexibilité et une indemnisation plus longue.
Calendrier
Le calendrier a fait l’objet d’un vif débat. Prévue initialement pour juillet 2027, l’application du dispositif pourrait finalement être avancée au 1er janvier 2026, grâce à un amendement défendu par Sarah Legrain (LFI).
Toutefois, cette date reste incertaine : elle dépend de l’adoption finale du PLFSS et de la publication des décrets d’application. Le passage au Sénat et les discussions budgétaires pourraient encore modifier le contenu ou la date de mise en œuvre.
Impact pour les employeurs et les RH
Si la réforme du futur congé de naissance est adoptée, elle impliquera :
- Repenser les politiques internes de remplacement pour anticiper des absences courtes mais indemnisées.
- Adapter vos outils SIRH & Paie pour intégrer ce nouveau motif d’absence.
- Gérer les flux DSN et la subrogation si appliquée dans l’entreprise
- Sensibiliser les managers à une nouvelle culture du partage parental.
Une transformation profonde du congé parental
La création de ce congé de naissance ne signifierait pas la fin du congé parental actuel qui reste en vigueur. Cependant, elle marque une profonde transformation, avec une ambition claire : permettre aux deux parents de vivre les premiers mois de leur enfant sans sacrifier leur carrière.
En résumé
Le congé de naissance pourrait représenter une avancée majeure pour les familles et les entreprises. Mais rien n’est encore acté : le texte doit être examiné par le Sénat et validé définitivement. Les acteurs RH ont tout intérêt à suivre de près les débats pour anticiper les impacts organisationnels.
